De l’hésitation des débuts à l’évidence
Aujourd’hui je viens partager mon expérience de l’allaitement ou comment, de « oui peut-être on verra bien » je suis passée à « oui, j’ai allaité ma fille plus de 2 ans ».
Comme tu l’as donc compris j’ai choisi d’allaiter la Biscotte, dès sa naissance et jusqu’à ses 1 an. J’ai ensuite naturellement récidivé avec Bébinette qui, à 2 ans et 1 mois maintenant, est tout juste sevrée.
Je viens donc te raconter comment ça s’est passé, de la mise en place de l’allaitement après une césarienne jusqu’au sevrage en douceur, en passant par un allaitement mixte de plusieurs mois, du reflux et un réflexe d’éjection fort (REF pour les intimes).
Note : Cet article promettant d’être loooong, je vais le scinder en deux. La deuxième partie viendra donc la semaine prochaine !
Note bis : Cet article relate mon expérience personnelle de l’allaitement, rien ne vaut l’avis d’un professionnel de santé formé aux questions de l’allaitement si vous avez des inquiétudes pour vous ou votre bébé.

Entre envie et à priori, mes hésitations de nullipare
Avant de tomber enceinte, comme beaucoup de jeunes femmes je crois, je ne m’étais jamais vraiment intéressée à la question de l’allaitement. J’avais parfois évoqué brièvement le sujet avec ma maman, qui ne nous a pas allaité ni mon frère ni moi, plus parce qu’à l’époque ce n’étais pas à la mode que par conviction profonde d’ailleurs.
Autour de moi, très peu de mes amies ont eu des enfants avant moi, et celles pour qui c’était le cas, ont, dans la majorité des cas, choisi le biberon ou allaité assez peu de temps. J’avais l’impression que le biberon c’était quand même bien plus simple, même si je n’étais pas contre tester une tétée d’accueil. C’est donc dans cet état d’esprit que j’ai abordé cette première grossesse.
Des débuts à tâtons
Le jour j, après 48h de travail et donc deux nuits blanches, c’est véritablement épuisée que j’ai atterri au bloc pour une césarienne. Je n’ai pas eu la possibilité d’avoir ma Biscotte avec moi en salle de réveil, elle est restée bien au chaud contre son papa. Pas de tétée d’accueil les yeux dans les yeux sous le regard attendri du tout nouveau papa donc…
C’est seulement à mon retour en chambre qu’a eu lieu la première tétée. Très honnêtement, je n’en ai que très peu de souvenirs : mes yeux se fermaient tout seuls et la Biscotte, elle aussi, était un peu sonnée et ne demandait qu’à dormir.
Dormir : ce que nous avons donc fait toutes les deux pendant quasiment 12h… Il y a seulement eu une malheureuse petite tétée lors de la première nuit. Les jours suivants, en journée, la Biscotte tétait régulièrement, toutes les deux ou trois heures. Mais la nuit elle espaçait les tétées de plus de 5h. Alors, forcément, ma montée de lait a un peu tardé à faire son apparition.
Là où les puéricultrices de la maternité me conseillaient 8 à 10 tétées par 24h, j’arrivais péniblement, à force de stimulation, à 6 ou 7. Alors, même si la Biscotte était efficace lors des tétées, sa prise de poids était un peu trop faible au gout de l’équipe médicale. J’ai donc dû me résoudre à mettre une alarme sur mon téléphone la nuit, toutes les quatre heures, pour me réveiller et donc réveiller la Biscotte pour téter.

Une prise de confiance progressive
Une fois de retour à la maison, j’ai ensuite continué ce système pendant une bonne dizaine de jours, jusqu’à ce que ma sage-femme qui passait à domicile me dise qu’il était grand temps d’arrêter et de laisser mon bébé prendre son propre rythme !
Avec le recul, je pense qu’aujourd’hui, si la situation se présentait à nouveau, je me mettrais moins de pression et je laisserai mon bébé avoir son rythme naturel. La Biscotte n’a jamais perdu de poids entre deux pesées, elle était bien éveillée et en pleine forme. Je pense qu’il n’y avait objectivement pas de raison de nous imposer ces réveils programmés qui m’ont beaucoup épuisée les premiers temps. Néanmoins, je n’en garde pas rancune à l’équipe de la maternité qui a su se montrer toujours bienveillante et a répondu a chacune de mes questions et inquiétudes pendant mon séjour.
Après cela, la Biscotte a d’ailleurs tout de suite repris ses habitudes, en ne se réveillant plus qu’une seule fois par nuit puis plus du tout à partir de ses quatre semaines. A 1 mois, j’avais donc un bébé qui faisait ses nuits de 22h à 7h et dont la courbe de poids, même si elle n’a jamais été phénoménale, était toujours dans la moyenne. Et, attention scoop, même aujourd’hui, ma Biscotte n’a toujours pas un appétit féroce ! Elle saute régulièrement le gouter et râle quand j’insiste pour qu’elle mange une tartine le matin.
Je vois souvent des témoignages de mamans que l’on culpabilise beaucoup concernant la prise de poids de leur bébé, le nombre de tétées par jour ou encore l’espacement entre celle-ci alors même que les bébés en question sont en parfaite santé. Certains nouveaux nés vont téter toutes les heures… c’est NORMAL. D’autres ne tètent que 6 fois par jour, c’est NORMAL aussi. Parfois bébé va laisser passer 6h entre deux repas puis téter 3 fois en 2 heures, et vous savez quoi ? C’est normal aussi !
Tout comme il est normal qu’un nourrisson allaité au sein prennent en moyenne un peu moins de poids que son voisin de chambre allaité au biberon. Ce qui doit vraiment interpeller, c’est si le bébé est hypotonique, s’il pleure sans arriver à téter ou s’il y a une cassure dans sa courbe de poids : cela peut alors être un signal que quelque chose ne va pas (un frein de langue ou une mauvaise position d’allaitement par exemple). Et puis surtout, rien ne vaut de vous faire confiance et, si besoin, de consulter un professionnel de santé formé aux questions de l’allaitement si quelque chose vous chiffonne (j’insiste, la cousine de la voisine qui est marraine d’allaitement et n’a aucune autre formation que son compte Instagram n’est pas forcément la personne la mieux placée pour vous conseiller 😉).

Et finalement une aventure merveilleuse
A partir du moment où la Biscotte a pu dormir à sa guise la nuit, et moi aussi par la même occasion, l’allaitement est devenu un vrai plaisir ! J’ai, par ailleurs, eu la chance de ne connaitre ni crevasses ni engorgement et d’avoir un bébé très régulier dans son rythme de tétées.
Moi qui avais peur de me sentir mal à l’aise lors de l’allaitement, j’ai très vite adoré ces longs (parfois même trèèèès longs…) moments en tête à tête avec ma Biscotte.
Bon, pour être tout à fait honnête, en général le premier quart d’heure de tétée était vraiment efficace, le second se transformait bien souvent en « tétouille-câlin », pour finir en sieste contre maman. J’ai donc pris l’habitude de toujours prendre ma liseuse (et un grand verre d’eau… allaiter, ça donne soif !) avec moi dans ces moments-là.
« Chérie, il faudrait – au choix – sortir la poubelle/passer l’aspirateur/préparer le repas ! »
« Ah non, là je peux pas, la petite tète… Fais le toi !»
Hum hum…
Je crois bien que je n’ai jamais autant lu que pendant les quatre à six premiers mois de mes deux filles.
Mais surtout, j’ai aimé ces moments de calme et de sérénité, mes toutes petites contre moi. Je suis consciente qu’avoir des nuits reposantes m’a grandement facilité la tâche : peut être que si les tétées nocturnes avaient été nombreuses et avaient duré des mois, j’aurais remis en question la poursuite de l’allaitement ou introduit plus rapidement des biberons.

Allaitement mixte et reprise du travail
Environ trois mois après le début de cette aventure, et afin de préparer en douceur ma reprise du travail peu après les 5 mois de la Biscotte, nous avons commencé à doucement introduire des biberons de mon lait. Pour nous, la transition s’est faite en douceur, la Biscotte a rapidement adopté le biberon, sans pour autant faire de confusion sein/tétine.
Nous avons ensuite introduit le lait en poudre un peu avant ma reprise effective. En effet, je n’ai jamais envisagé de tire-allaiter tout en travaillant. Je crois que c’est ma limite concernant l’allaitement. La Biscotte a donc commencé la crèche en étant allaitée en mixte : 3 tétées par jour (matin, fin d’après midi et soir) et 2 biberons le midi et au gouter. Souvent, le week-end et pendant les vacances, nous repassions à 100% au sein. J’ai procédé très progressivement à la suppression des tirages de lait et ma lactation s’est adaptée, sans inconfort pour moi.
Autour de ses neufs mois, la diversification étant bien installée, la Biscotte a commencé à moins réclamer et la tétée de fin d’après-midi puis, peu après, celle du soir ont doucement disparues. Les biberons de midi et 16h avaient également été remplacés par un laitage. Finalement, juste après ses 1 an, la tétée du matin s’est également transformée en biberon.
Le sevrage s’est donc fait en douceur. Peut-être que si j’avais insisté et proposé plus souvent, nous aurions continué un peu, mais finalement les choses sont venues assez naturellement. Je crois que, au fond, l’essentiel est là : le sevrage ce n’est pas à tel ou tel âge, c’est surtout quand vous le sentez !
Ma sage-femme m’a toujours dit : « Il vaut mieux une maman qui donne le biberon avec le sourire qu’une maman qui donne le sein en pleurant », et je dois dire que j’ai rapidement fait mienne cette devise !
Je vais m’arrêter ici pour aujourd’hui, je vous raconte la suite la prochaine fois ! Mais si vous passez par-là, n’hésitez pas à me laisser un petit mot pour me raconter votre expérience de l’allaitement ou votre choix entre biberon et sein, je suis curieuse ! (mais ça, vous le savez déjà ^^)
Crédit photo : Pixabay
Merci de partager ta belle expérience à toi sans jugement concernant celle des autres.
Chez nous aussi, des allaitements assez longs pour les trois. 12 mois pour Goyave, elle s’est sevrée au début de la grossesse numéro 2 suite à une grosse baisse de lactation. 15 mois pour Kiwi, même condition de sevrage. Et toujours en cours pour Litchi à 15 mois. Il ne tête plus beaucoup, une à deux fois par jour en moyenne et semble s’en désintéresser. Affaire à suivre si c’est la fin ou une phase…
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C’est chouette quand la fin de l’allaitement se fait en douceur je trouve 🙂 Pour tes 2 premiers c’est vrai que j’ai souvent entendu dire que la grossesse pouvait vraiment beaucoup influencer la lactation. Belle poursuite d’allaitement pour Litchi et toi alors 😉
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Trois enfants et trois allaitements complètement différents ! Pour mon premier, j’ai repris le travail deux jours par semaine quand il avait trois mois et il était gardé à la maison par son papa. Je tirais mon lait qu’il buvait au biberon avec son papa et était allaité avec moi. Comme pour toi, un sevrage doux en journée à partir de 5-6 mois et un sevrage définitif vers 18 mois. Pour ma cadette, je suis restée un an à la maison et elle a été allaitée avec un sevrage doux à partir de la diversification et un sevrage complet vers 12-13 mois. Pour ma benjamine, son hypotonie lui a fait perdre beaucoup de poids : il a fallu une hospitalisation avec une sonde dans le nez pour qu’elle récupère à un mois son poids de naissance. La tétée l’épuisait et elle a été sevrée quand nous sommes sorties de l’hôpital, elle avait un mois.
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Ah oui, très différents en effet ! C’est vrai que pour moi aussi le 2e allaitement a été plein de surprises aussi ! J’imagine que pour ton dernier allaitement ça n’a pas du être facile 😦
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En fait, nous avions déjà tellement d’inquiétudes pour son état de santé que j’ai été pragmatique. Je n’avais pas le temps de la peser avant et après chaque tétée alors autant choisir la solution la plus pratique et j’ai plutôt bien vécu le fait que l’allaitement se termine aussi rapidement.
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Super ! Comme toi j’ai commencé cette aventure lactée en me disant On verra puis je suis devenue accro. Malgré les difficultés j’ai persévéré et ça n’a ensuite été que du plaisir. J’ai allaité ma grande 18 mois avec introduction du lait artificiel vers 8 mois et pour mon deuxième bébé qui va avoir un an, allaitement exclusif malgré la reprise du travail à mon plus grand bonheur.
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💜 quand ça se passe bien, c’est vrai que c’est vraiment une magnifique aventure ! Bel allaitement à toi avec ton petit 2e 😊
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Merci c’est tellement simple avec lui !
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