Dans ma tête

Le manque d’ambition, c’est grave Docteur ?

Cela fait quelques temps déjà que cet article me trotte dans la tête, sans que je me décide à vraiment me lancer. Mais je crois qu’à travers cet aspect de ma personnalité dont je vais vous parler aujourd’hui, cela vous permettra de me connaître un peu mieux et pour moi ce sera l’occasion peut-être d’accepter enfin que non, décidément, faire carrière ce n’est pas vraiment mon truc !

 

Pour reprendre au tout début, il faut remonter à mes premières années d’écoles, à la maternelle plus exactement. J’y suis rentrée à 3 ans à peine passés, en petite section, quelques mois seulement avant la naissance de mon petit frère.

Aux dires de mes parents j’ai toujours été une enfant facile. Pour tout dire les nuits sans sommeil, les dents, l’apprentissage du pot… de tout cela ils n’ont quasiment aucuns souvenirs avec moi, ça s’est fait naturellement et sans heurts.

J’ai peu de souvenirs de la maternelle mais ils sont tous très positifs. J’aimais beaucoup l’école et (déjà) y retourner après les vacances n’était pas un problème. En moyenne section, quelques mois après la rentrée, la maîtresse a demandé un rendez-vous à mes parents : elle a abordé avec eux son souhait de me faire sauter une classe. Pour elle, je pouvais dès à présent intégrer la grande section et faire ma rentrée au CP dès l’année suivante.

Mes parents ont été un peu déroutés par cette proposition et se sont posés pas mal de questions, notamment de savoir si cela n’allait pas trop me perturber. En effet, il leur semblait qu’entrer au CP à tout juste 5 ans c’était un peu tôt. Finalement la question a été tranchée par la directrice de l’école : « on ne saute pas de classe en cours de cycle » .

Cela aurait pu s’arrêter là si la maîtresse de maternelle ne l’avait pas entendu autrement. Je n’ai pas changé de section, mais pendant ma dernière année de maternelle elle m’a appris à lire, écrire et compter. Je n’ai pas tellement souvenir non plus de cette période-là, si ce n’est que la découverte de la lecture a été pour moi une révélation. Aujourd’hui encore, ouvrir un livre me procure un sentiment de liberté et d’évasion totales.

Cette institutrice a ensuite mis la directrice devant le fait accompli : en fin de grande section j’avais tout à fait le niveau, et même un peu plus, pour entrer au CE1. Pour répondre aux inquiétudes de mes parents concernant ma maturité, l’école m’a fait passer une batterie de tests de QI, rencontre avec une psychologue et le médecin scolaire. Les avis ont été unanimes : j’avais le feu vert pour sauter le CP.

Je ne garde pas un souvenir impérissable de mes années de primaire. Mon saut de classe avait suscité des jalousies chez certains parents et leurs enfants me snobaient un peu pour certains. Néanmoins j’avais un groupe de copines avec qui je m’entendais très bien.

Mes années collège et surtout lycées sont d’excellent souvenirs. Tout en aimant apprendre je n’ai jamais eu à réellement faire d’effort pour me maintenir en tête de classe. J’y ai rencontré des amis qui m’accompagnent toujours aujourd’hui malgré des parcours très différents par la suite. J’ai suivi la filière scientifique sans trop me poser de questions, sur les conseils de mes professeurs pour qui cela semblait évident.

Déjà à cette époque je ne faisais que le strict minimum pour rester en tête de classe. J’ai eu mon bac avec mention bien. Mes parents ont un peu tiqué de me voir louper la mention très bien à quelques points près, à cause de l’épreuve de biologie (à l’époque c’était la matière que j’aimais le moins et ayant très bien réussi mes épreuves de maths et physique je savais mon bac acquis. J’ai donc révisé à minima la biologie et quitté l’épreuve dès que ça a été autorisé pour finir l’après-midi à la plage avec mes amis).

Finalement cette anecdote résume plutôt bien ma personnalité : j’aime réussir, mais j’aime bien plus encore profiter de mon temps libre. C’est pour certains un gros défaut, mais j’ai fini par m’y habituer !

Après le bac, j’ai encore choisi la facilité en refusant d’intégrer une prépa très cotée. Je n’ai jusqu’à présent jamais regretté ce choix. Ma petite prépa de province m’a permis de passer mes premières années post-bac loin de la pression parfois insoutenable des grandes prépa réputées et contrairement à certaines de mes amies je n’ai jamais eu à recourir aux antis dépresseurs pour tenir. Alors certes, je n’ai pas intégré Polytechnique ou les Mines de Paris mais j’ai là aussi noué des amitiés solides et surtout j’ai pu profiter pendant trois ans de plus du cocon familial.

J’ai tout de même passé – et réussi – les écrits de Saint-Cyr et de l’École Navale mais, comme un cheval qui refuse l’obstacle au dernier moment, je ne me suis finalement pas présentée aux épreuves orales, sachant pertinemment que cette voie n’était pas la mienne. J’ai finalement intégré… l’école la plus proche de chez moi – 45km – faisant partie du groupe des « petites » Écoles des Mines. Je pense qu’un psychologue dirait sûrement que j’ai eu un peu de mal à couper le cordon avec ma famille et que je préfère ne pas me confronter à ce qui pourrait me mener à un échec, quitte à rater de belles occasion de réussir !

En prépa comme en école, je me suis toujours maintenue dans le premier tiers, voire le premier quart de ma promotion. Mais je dois bien avouer que j’avais parfois du mal à voir à quoi toutes ces connaissances accumulées allaient bien pouvoir me servir ! En école, la seule chose qui me motivait vraiment c’était les projets et les stages en entreprise. Heureusement j’ai eu la chance d’intégrer une école qui m’a permis, en trois ans, de passer au total près de 15 mois en entreprise.

En dernière année j’ai choisi de m’orienter vers la gestion des risques majeurs mais avec le recul je me rends compte que j’ai mal choisi mon stage de fin d’étude. En 2ème année, j’ai eu l’opportunité de réaliser mon stage de 3 mois chez LE géant du soda, aux Antilles (tu sais celle au logo rouge et blanc 😉). En dernière année j’ai donc mis à profit mes contacts au sein ce groupe pour décrocher mon stage de fin d’étude, dans le même groupe, en Belgique (encore une fois j’ai préféré le confort à la prise de risques…). Le stage en lui-même était très intéressant, mais je me suis retrouvée avec l’étiquette « agroalimentaire » épinglée à mon CV.

Comme je vous l’ai déjà raconté, c’est pendant mes études que j’ai rencontré mon mari. Nous avons fait notre stage aux Antilles ensemble (mais pas dans la même entreprise) puis notre projet de fin d’étude dans le même pays également. A la fin de nos stages, on nous a à chacun proposé un CDI là où nous étions. Mais, outre le fait que je ne me plaisais pas trop dans la région où était l’usine pour laquelle je travaillais, il y avait surtout 2h de route entre nos deux potentiels jobs !

Finalement, et après réflexion à deux, mon mari a accepté le poste qu’on lui proposait et moi j’ai seulement accepté une mission en tant que consultante indépendante. Nous sommes finalement restés moins d’un an dans le Nord (nous habitions à la frontière Belge) car j’ai eu beaucoup de mal à m’acclimater. Je dois bien avouer que cette période n’a pas été des plus joyeuses pour moi. Une fois ma mission finie j’ai choisi de donner des cours particuliers en parallèle de ma recherche d’un nouveau boulot. Mais je n’avais pas vraiment la motivation pour m’investir dans cette recherche d’emploi, dans une région loin de ma famille et de mes amis et où, il faut bien le dire, j’avais un peu de mal avec le climat (je m’excuse déjà auprès de mes lecteurs et lectrices belges, j’ai vraiment adoré visiter la Belgique, ses villes magnifiques, Bruges, Gand, Bruxelles… mais la chaleur et le soleil m’ont trop manqué). Nous y avons tout de même là encore rencontré de supers amis que nous voyions encore régulièrement.

Moins d’un an plus tard, mon mari a donc obtenu une mutation entre Lyon et Grenoble. De mon côté j’ai choisi de reprendre les études pour  obtenir Master, complémentaire de ma formation initiale. La société où j’ai réalisé mon alternance est d’ailleurs toujours celle où je travaille actuellement.

C’est un bureau d’étude indépendant, bien loin des grands groupes de prestation et de conseil, avec certes ses dysfonctionnements, mais à taille humaine. Je sais très bien que je pourrais changer pour un salaire beaucoup plus intéressant, pour des projets sûrement bien plus valorisants. Je reçois des dizaines de propositions chaque année mais honnêtement je n’ai pas envie de changer pour l’instant. J’aime la liberté d’organisation que j’ai, cette autonomie qu’on me laisse et cette confiance qu’ont mes managers envers moi. Je ne gère pas une équipe de 20 personnes mais je gère mes projets de A à Z, de fais du commercial autant que du technique et je touche à un peu tous les domaines de l’industrie, de la défense au spatial en passant par la pétrochimie.

Alors oui, j’ai fait le choix de la facilité pour certains, mais pour moi c’est avant tout le choix d’une vie sereine. Quand mes enfants seront grands peut être que je chercherais davantage à gravir les échelons, peut-être pas. Mais en attendant j’avance doucement mais sûrement dans un métier qui me plait, avec tout de même des perspectives d’évolutions, qui sans être mirobolantes sont tout de même satisfaisantes.

Autour de moi je sais que mes parents me comprennent et n’ont jamais remis en question mes choix. Mon mari a parfois du mal à accepter que je ne veuille pas plus exploiter mes capacités dans ma vie professionnelle, mais que voulez-vous quand en plus de manquer d’ambition on a une tendance maladive à la procrastination, ce n’est pas simple 😉. Plus sérieusement, aujourd’hui clairement ma priorité c’est ma vie de famille, ma Biscotte et qui sait ses petits frères et petites sœurs. Alors pour le reste on verra dans quelques années !

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Est-ce que parfois je regrette de ne pas m’être donnée à fond dans mes études, de n’avoir pas cherché un job avec plus de responsabilités ? Oui, pour être honnête je me dis parfois avec une pointe de regret que j’aurais pu être une working-girl parisienne, avec un salaire annuel à 6 chiffres. Mais quand mon regard se pose sur ma Biscotte et son sourire éblouissant je me rend compte que finalement ma plus grande richesse c’est bien mon couple et ma famille !

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38 commentaires sur “Le manque d’ambition, c’est grave Docteur ?

  1. Comme ton article me parle… j’ai le même parcours mais à l’extrême ! Pour le coup, j’ai fait une prépa réputée de Versailles, j’ai intégré l’école Centrale de Lille (une hérésie pour cette prépa !), j’ai travaillé dans un grand groupe bancaire, sur un Super posté, les portes de la réussite et des postes à responsabilité m’étaient grand ouverts. Puis, j’ai eu ma fille, je suis retournée au travail, où je gérais une petite équipe… j’ai eu des problèmes de santé, j’ai fini en burn out… et aujourd’hui, 6 ans après, je suis toujours à la maison à m’occuper de mes Enfants, en tout épanouissement…. je commence tout juste à me projeter dans une reprise sur un poste Sans ambition, à temps partiel !

    Bref, à choisir, je préférerais avoir ton parcours, je crois !

    Le manque d’ambition n’est pas une tare, Ce sont des envies, des besoins, des priorités qui changent ! Tant que ces choix sont réfléchis et assumes, tout va bien !

    Virginie

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    1. Tu mets le doigt pile sur ce qui me définit : je préfère toujours la voix de la facilité. Je me mets très rarement en situation d’échec et je préfère être sûre d’être la meilleure des moyens que de risquer d’être moyenne parmi les meilleurs…
      Ton parcours est en effet impressionnant mais finalement ce qui compte c’est que tu y trouves ton compte. La réussite professionnelle est vue par la société comme l’accomplissement ultime mais j’ai l’impression que notre génération fait un peu bouger les lignes. J’ai beaucoup d’amis issus de grandes écoles qui pensent à la reconversion vers des métiers bien plus manuels, artistiques ou écolos… et même certains qui ont déjà franchis le pas vers le journalisme, la musique, l’enseignement montessori ou encore la déco écolo !

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      1. Oui, je pense que l’on en revient de la carrière Avant tout ! J’ai pour projet l’ouverture d’une école à pédagogie alternative donc Oui, à l’opposé de ma formation initiale !!

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  2. Je me reconnais pas mal dans ton article ! Je n’ai pas choisi la facilité mais depuis que je travaille et surtout depuis que j’ai Choupette, je me rends aussi compte que j’apprécie mon confort même si clairement les perspectives d’évolution de mon poste ne sont pas énormes. En même temps, je travaille à côté de chez moi ce qui à Paris est très rare, mon boulot est souple, j’ai pas mal de vacances. Alors oui mon salaire est pas exceptionnel mais bon il est pas moche non plus. Et puis mon boulot me plait, mon chef est adorable, j’adore mes collègues et après avoir connu la limite de la dépression, je suis super épanouie.
    Alors franchement moi je te comprends, moi aussi j’aurais pu faire plus et sans doute mieux mais est ce que j’aurais été plus heureuse, pas sûr !

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    1. Tu as raison l »essentiel c’est d’être épanouie je crois, et ce que tu décris de ton boulot ressemble assez au mien. Mais c’est vrai que parfois quand je me compare (je sais je devrais pas 😉 ) à certains amis de prépa je me dis que j’aurais pu viser plus haut !

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  3. J’aurais pu écrire cet article ou presque, d’ailleurs j’avais écrit une série qui s’intitulait = « ma non-carrière » que tu pourras retrouver dans mes archives 🙂 . De mon côté aussi une classe sautée, mention bien, en revanche prépa, grande école et gros salaire parisien ensuite… Avant de tout arrêter pour finir dans la fonction publique allemande, cadre quand même mais pas du tout au top de mes capacités en termes de contenu et de salaire. Mais c’est grâce à ce poste que je peux prendre sans m’inquiéter une deuxième année de congé parental pour mon deuxième bébé, un temps partiel ensuite, alors comme tu le dis si bien, la vie est une question de priorités. Je ne pense pas que je regretterai ce choix en tout cas pour le moment pas une seconde !

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    1. Je suis allée fouiller dans tes archives pour lire tes articles et en effet nos parcours ont bien des points communs !
      Je crois que c’est en prépa (même si déjà après bac j’avais fait le choix d’une « petite » prépa) que j’ai réalisé que beaucoup se rendaient malade pour finalement atteindre un but qui ne leur convenait pas. J’ai plusieurs ami(e)s qui sont parti(e)s dans les plus grandes écoles et qui ont fini(e)s en dépression, avec un job certes bien payé mais qui ne leur convenait pas du tout.
      Pour l’instant je ne regrette pas mes choix et je me dis que le mettre noir sur blanc me permettra, si un jours les regrets venaient, de me souvenir du pourquoi !

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  4. Je me retrouve également dans ce que tu écris et j’ai un parcours très similaires au tien. Je suis très partisane de faire le minimum pour vivre tranquille et épanouie

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  5. tu parles à quelqu’un qui a choisi la vie tranquille d’une prof de province à Albertville avec un mari dont le salaire (mensuel je te rassure) ne dépasse pas les 3 chiffres mais qui a la chance de faire ce qu’il aime à la maison… moi je dis que le bonheur vaut bien mieux que l’avancement!

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    1. Travailler à la maison… je suis en pleine réflexion pour décider si je demande ou pas un jour de télé travail par semaine à mon patron ! Je me laisse jusqu’à fin septembre pour décider.
      Et tu as raison, le bonheur avant tout ! (tu sais à un moment j’ai pensé passer mon capes de maths pour changer de voix, et puis finalement j’ai trouvé mon boulot actuel à ce moment là. Sans ça je serais surement aussi prof en province à Grenoble 😉 )

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  6. C’est ça que tu appelles un manque d’ambition ??? D’ailleurs, j’avoue que j’ai aussi souris quand j’ai vu les autres commentaires … chez moi, ce n’est dans ce cas même plus un manque cruel d’ambition, c’est carrément du laisser vivre 😂 (d’ailleurs, c’est le reproche préféré de mon père, face à mes résultats moyen et mon manque flagrant d’effort pour faire mieux)
    Perso, je trouve déjà ton parcours plutôt pas mal au vu de tes choix 🖒

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    1. Je te remercie pour ton compliment sur mon parcours ! En lisant tous vos messages, je me rend compte qu’en fait j’ai une vision assez biaisée dans la vie réelle avec pas mal de connaissances qui se donnent tjs à fond dans le boulot, parfois au détriment de la vie de famille alors qu’en fait il y a de plus en plus de trentenaires qui remettent tout ça en cause ! (et au vu de tes capacités artistiques je pense que tu n’as pas à rougir de tes résultats !!).

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  7. Bon alors je pense que tu en es consciente mais tu as un très beau parcours scolaire à ton actif ! Tu peux en être fière 😉
    Je te comprends aussi et je pense qu’avec ton parcours très réussi tu n’as aucun regret à avoir.
    Comme beaucoup de jeunes cadres qui sont parents (en fait surtout qui sont mamans) tu choisi le confort de vie et c’est d’ailleurs de plu en plus ce vers quoi tend notre génération. Pas besoin d’être milliardaire, les choses simples sont les plus importantes et la naissance d’un enfant nous le montre bien.
    Nous sommes de plus en plus nombreux (les chiffres le montrent) à préférer notre cadre de vie à la folie de la pression au travail et au risque de burn out. Il faut dire aussi que le monde devient fou je trouve parfois…
    Il faut aussi avouer que tout n’est pas fait aujourd’hui pour nous aider à avoir une ambition pro tout en ayant une famille. Pas facile chez nous quand partir à 20h du boulot devient la norme dans un monde ou tu dois être à 18h à la sortie de crèche maxi, où les réunions sont prévus le soir, ou le télétravail n’est pas forcément encouragé, ou le fait de faire des heures supp est banalisé… Bref tout ça n’aide pas et nous fait sentir qu’on ne peut tout avoir et qu’un choix s’impose.
    Je m’arrête là parce que je vais te fatiguer et que je digresse^^

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    1. Merci pour tes compliments et pour ce long commentaire plein de positif ! Je sais bien que dans l’absolu je n’ai pas à rougir de mon parcours scolaire mais parfois, quand je commence à me dire « et si… » j’ai l’impression d’avoir un peu « gâché » ce parcours par des choix professionnels « pépères ». Alors ça m’a fait du bien de l’écrire et finalement de me rendre compte que je suis trèèèès loin d’être la seule et que finalement la carrière à tout prix c’est loin d’être la clé du bonheur.
      Mais effectivement, dans ma boite (pas la où je travaille mais au siège) disons que le présentéisme à encore de beaux jours devant lui ! D’ailleurs en parlant de télétravail je réfléchis sérieusement à demander une journée par semaine de télétravail, histoire d’économiser les 1h30 de voiture quotidiennes !

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  8. Ah mais on a énormément de points communs ! On a de petites différences dans nos parcours mais si on omet les détails, on pourrait croire que tu parles de ma vie 🙂 Je ne suis pas sûre qu’on manque d’ambition, je pense juste qu’on n’est pas à l’image de requins qu’on est sensées être en sortie d’école ^^. Je te trouve courageuse d’oser écrire ça, parce que pour le commun des mortels c’est déjà très ambitieux ce que tu fais !

    Au bac moi j’avais fait l’impasse sur la chimie et je suis aussi passée à coté de la mention TB à cause de ça (dans mon pays d’origine la physique était séparée de la chimie). J’ai tout bonnement refusé d’aller en prépa parce qu’une connaissance venait de péter les plombs à cause de ça, donc j’ai opté pour une filière parallèle via DUT et intégration d’école sur titre. J’avais le choix entre Supélec, Phelma et une petite ENSI et c’est bien la dernière option que j’ai gardé :). Mes excuses ? La région parisienne c’est nulle et Grenoble trop polluée !
    Dans ma petite école j’ai eu vraiment facile (la fille qui n’est jamais en cours et qui se tape toujours les meilleures notes) et j’ai atterri en Belgique pour mon stage final. J’avais du mal avec la météo aussi, mais agrémenté d’un beau belge ça passe mieux 😉

    Il m’arrive de me demander à quoi ma vie aurait pu ressembler si je n’avais pas choisi la facilité. Et puis je me dis que franchement je la trouve pas trop mal ma facilité ! La seule chose que je trouve dommage est que je ne saurais sans doute jamais ce que je vaux vraiment… mais est-ce bien grave ? D’ailleurs je me rappelle m’être promis de me donner à fond sur ma thèse et ça a fini en minimum syndical comme d’hab…
    N’est il pas plus sûr de ne pas aller flirter avec les limites ? J’aime bien mon confort, j’aime pouvoir faire mon boulot sans fournir trop d’efforts et étant donné que j’ai un boulot intéressant et plutôt bien coté, je ne vois pas de raisons de pousser plus et ce avant même d’être maman ! Oui je pourrais aller chez McKinsey, faire des journées de 12h pour gagner 50% en plus, mais de 1 ce serait exactement le même salaire à l’heure et de 2 je suis déjà très contente avec mon salaire actuel et j’aime dîner chez moi 🙂

    Bon j’arrête là je n’ai pas la vocation de devenir la nouvelle Chat-mille (ou Ars-Maelle au choix) mais il y en a des choses à dire sur le sujet !

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    1. Je crois que tu es en lice pour le podium du plus long commentaire sur ce blog 😉
      En effet on a l’air d’avoir pas mal de point communs dans nos parcours ! Comme toi parfois je regrette un peu de ne pas savoir ce que je vaux réellement (mais parfois c’est aussi bien plus confortable de ne pas savoir…) et comme toi, je me dis souvent cette fois j’y vais à fond et puis, ben non finalement on va pas risquer la luxation du neurone quand même hein !
      Finalement en Belgique ce qui m’a manqué pour y rester ça doit être le beau belge 😉 mais que veux tu j’avais déjà un beau martiniquais à mon bras… ^^

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      1. Ahaha peut être bien que l’envie d’écrire revient petit à petit alors 😉
        En réfléchissant un peu plus à ce sujet, je me suis dit qu’on n’accepte quand même quelques concessions pour nos boulots respectifs, toi la route et moi les déplacements. Du coup on a peut être une si mauvaise volonté quand même 🙂

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      2. Au plaisir de te lire bientôt alors ! 😉
        C’est vrai que quand même, outre l’aspect pratique d’avoir un boulot sans trop de contraintes, son contenu me plait bien aussi, les missions sont intéressantes et variées ! (mais très peu de déplacements pour moi par contre)

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  9. Quand j’ai lu ton titre d’article, je me suis reconnue et la lecture a confirmé!
    J’ai eu beaucoup de facilités jusqu’à mon bac. Pour faire plaisir à mon père, j’ai fait 1 an de médecine mais comme ça ne m’intéressait pas, j’ai juste pris les cours pour mes copines et passé les examens pour pouvoir intégrer plus facilement d’autres écoles. J’ai eu mon Master sans prise de tête et j’ai signé un CDI suite à mon contrat pro de M2.
    Alors que quasiment toute ma promo est partie dans de la direction, moi je suis bien dans cette petite entreprise sans prise de tête. Mes horaires sont adaptables, j’ai des RTT et de l’autonomie dans mes missions sans avoir les responsabilités de la direction. C’est parfait pour une vie de famille et pour l’instant hors de question de changer d’entreprise pour évoluer!

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    1. Sincèrement en écrivant cet article je ne pensais pas qu’il parlerais à autant de monde. Mais finalement tant mieux, je trouve ça rassurant de savoir que tout le monde n’est pas prêt à tout pour réussir ! (peut être aussi que c’est du à mon lectorat essentiellement féminin… je ne veux pas faire de généralités trop facilement mais je ne suis pas sûre qu’autant d’hommes se retrouvent dans ce schéma).
      Comme toi pour l’instant je suis heureuse d’avoir de la souplesse dans mon boulot pour profiter au mieux de ma petite famille 🙂

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  10. Je trouve cela très sain, moi. Heureusement que nous ne sommes pas tous des loups aux dents longues prêts à tout pour gravir les échelons d’entreprises multinationales. D’abord parce que la race humaine s’y éteindrait très vite (il faudrait tuer père et mère pour y arriver) et ensuite parce que ces gens-là sont souvent très arrogants et ennuyeux (les extremistes, bien sûr, les autres, je vous aime bien quand même).
    je suis souvent choquée de constater que les gens considèrent que la réussite sociale s’apparente à une fonction bien placée, du stress et des horaires de fous. En toute honnêteté, je travaille sur ce sujet depuis longtemps et, ma foi, notre société est malade de cela. Les travaux de Marie Pezé, de Gaulejac ou de Aubry ne laissent pas l’ombre d’un doute quant au fait que nous allons à notre perte.
    Cela me rend triste, quand autour de moi, des amis complexent parce qu’il ne font des jours « que de 8 heures ». Hoho, les gars, 8h c’est un maximum pour être productif. Au-delà, c’est du présentéisme. Ca ne sert à rien. Et c’est juste normal d’avoir un boulot qui nous prends 8h par jour (et encore, c’est un max (légalement et médicalement). La recherche de la performance est constante et dans tous les domaines, alors parfois, ça fait juste du bien de lire que certains n’ont pas cette ambition. Alors… merci. (Et selon une juriste, spécialisée dans les interactions entre droit social et maladies psychiques, je pense que tu vas bien! ;-)).
    Je t’embrasse, et sans rancune pour le climat en Belgique. le soleil est dans nos coeurs 😉

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    1. Je suis tout à fait d’accord avec toi ! Mais il faut bien dire qu’en classes prépa et en école d’ingénieur on nous mets en tête que le boulot c’est la vie et qu’il faut beaucoup sacrifier pour ça (il n’y a qu’à voir le nombre d’heures par jour que certains passent à bosser pendant leurs années de prépa…).
      Je ne connais pas les 3 sources que tu cites mais ça m’intéresse d’aller regarder de plus près.
      Pour le présentéisme, je te rejoins aussi, parfois j’ai des missions sur lesquelles il faut enchainer les réunions et la plupart du temps l’après midi est totalement improductif ! Il est impossible de rester concentré autant de temps !!
      Pour le soleil de Belgique, ne t’inquiètes pas je n’en ai pas gardé rancune, nous y sommes même retourné cet été (un peu en Belgique et un peu dans le nord où ma belle-sœur habite) et comme tu dis les gens sont tellement chaleureux que ça compense largement ! 😉

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      1. Quelques liens pour « les sources » :
        Vincent de Gaulejac https://www.cairn.info/publications-de-de%20Gaulejac-Vincent–1600.htm;
        Nicole Aubert (et pas Aubry :-D) : https://www.cairn.info/publications-de-Aubert-Nicole–11115.htm
        Les films : « La mise à mort du travail » (trois épisodes) dispo sur youtube et « ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés ». (attention, il faut avoir les nerfs accrochés…)
        Christophe Dejours https://www.cairn.info/publications-de-Dejours-Christophe–10012.htm

        Voilà, vous avez 4 heures. 🙂

        On n’a pas de prépas en Belgique… Et franchement, quand je vois le retour que j’en ai de mes amis français, je me dis que c’est pas plus mal. 🙂

        La prochaine fois que tu passes en Belgique, n’hésite pas à passer par chez nous! 🙂

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      2. Merci beaucoup pour toutes ces infos ! Je vais regarder tout ça de plus près.
        Et promis, je ferais un petit tour par chez vous la prochaine fois que nous « montons » dans le Nord 🙂

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  11. Alors, je ne trouve pas ça grave du tout, le manque d’ambition! Tu as tout de même effectué un parcours brillant, et surtout, tu as eu LE CHOIX. C’est très important d’avoir le choix, au moins, tes décisions sont le fruit de ton libre arbitre, et apparemment, elles te comblent de bonheur, donc tout va bien! On n’est pas obligés de vivre à Paris et de gagner 8000 euros par mois pour être heureux 🙂

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    1. Tu as raison, c’est vrai qu’avoir eu le choix est une vraie chance qui n’est pas donnée à tout le monde ! Et effectivement pour l’instant j’en suis plutôt satisfaite (ce qui ne veux pas dire que je n’accepterais pas un salaire de 8000e – on ne sait jamais, des fois que mon patron passe par là 😉 )

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  12. Je prends enfin le temps de commenter ton article. Je voulais vraiment me poser pour y répondre car ce sujet me parle tellement.

    Voilà je fais partie de ceux qui auraient pu aller très loin dans les études, j’avais un an d’avance, pas forcément des facilités mais je travaillais beaucoup. J’ai quand même un bac+5, ce qui pourrait m’ouvrir des postes à responsabilités. Et pourtant, en y pensant bien, depuis que j’ai bébé, je ne me verrais pas avec toutes ces responsabilités, rentrer à pas d’heure, privilégier ma carrière.

    Encore pire depuis la naissance de mon fils je suis à la maison, enfer et damnation pour certains. C’est un peu comme si je ratais ma vie.
    Je trouve ça triste que l’on définisse au final une personne uniquement par son travail, seulement le bonheur ce n’est pas forcément travailler 50 heures par semaine et gagner 10000 euros !

    Le tout est de trouver ce qui fait notre équilibre et pour revenir à ton article, je manque aussi d’ambition alors mais je t’assure que je vis bien avec.

    Je t’embrasse.

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    1. Merci pour ton commentaire ! Je comprends tellement ce que tu dois parfois ressentir. Ma maman a cessé de travailler à ma naissance et honnêtement je crois qu’avec mon frère nous lui devons beaucoup !! Pour mes parents c’était vraiment une décision de couple et un choix de vie. Et finalement, même si aujourd’hui je travaille à temps plein je sais qu’il y a de fortes chances qu’après un second bébé je ne reprenne qu’à temps partiel et après un congé parental.
      Mais comme tu dis parfois la société renvoie une mauvaise image des personnes qui font le choix d’une vie de famille au détriment de leur vie professionnelle. C’est une vision tellement étriquée je trouve.
      Je te souhaite encore plein de beaux moments à venir avec ton loulou 😘

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    2. Je suis tellement d’accord avec toi ! Je pense d’ailleurs qu’avec tous les débats actuels sur les burn out et la souffrance au travail on en revient un peu de cette vision des choses où la réussite ne passe que par le nombre de zéros sur ta feuille de paie et les responsabilités que tu occupes. Cette vision reste pourtant encore majoritaire dans notre pays et (encore une fois, désolée) je ne trouve pas normal qu’il faille forcément choisir entre sa carrière et son enfant. Ce n’est pas parce que l’on aime son travail que l’on aime faire 50h par semaine ni que l’on ne veut pas partir assez tôt pour pouvoir aller chercher son enfant à l’école.
      Je te rejoins aussi le tout est de trouver son équilibre (encore faut-il que l’on nous en donne la possibilité) mais être à la maison peut-être aussi un choix (et c’est un travail à temps plein H24 en plus^^).
      Je ne sais pas si je m’explique bien et je ne voudrais pas être mal comprise. J’aimerai simplement que chacun puisse trouver librement l’équilibre dont tu parles sans être jugé…

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      1. C’est exactement ça ! Pour l’instant on en est encore à devoir choisir entre vie pro et vie de famille. Et choisir l’un revient à mettre l’autre un peu en stand-by malheureusement…
        Et je suis bien d’accord que rester à la maison c’est un sacré boulot, pas de déconnexion possible ! Et pour être tout à fait honnête, à ma reprise du boulot j’ai eu l’impression de souffler !

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  13. Super article. Tu as l’air d’avoir trouvé un équilibre, ton équilibre alors…. ne change rien 🙂 Et si un jour tu regrettes une vie de working girl parisienne (enfin plutôt le salaire hein), tu pourras toujours te poser la question une fois que le moment sera venu (enfants plus grands, ou juste envie de ta part)… ou pas…. car le temps libre, pour soi, je ne suis pas sûre que ça vaille le coup de le sacrifier juste pour de l’argent… 😀

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    1. Oups, à ma grande honte je viens de voir que je ne t’avais pas répondu !
      Et tu as raison, pour l’instant j’ai trouvé un équilibre qui me convient et effectivement je changerai peut être plus tard… ou pas 😉 C’est vrai que le temps c’est précieux, pas si facile d’y renoncer, même pour un meilleur salaire !

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  14. Je découvre cet article grâce à celui de Charlotte ! Mais pourquoi je suis passée à côté, au moment de sa sortie !!! Bon il est sorti à la rentrée et la rentrée a été trèèèèèèèèès compliqué… Pour des raisons que tu abordes ici.
    Ton article résonne particulièrement en moi. Mon parcours est différent du tien, et à l’origine je suis quelqu’un d’ambitieux. Mais le temps passant je réalise que le fait d’avoir du temps pour soi, pour les siens est capital.
    Tu as à la chance d’avoir le choix ! Si jamais tu le souhaites, tu pourras intégrer une boite plus conséquente ou prendre plus de responsabilité : tu aviseras au moment venu !
    Pour nous il falllut atteindre le point limite pour que nous décidions à lever le pied, que nous décidions de vivre pour nous et non pour le travail. En fait, tu as été lucide et tu t’es vite centrée sur tes priorités, c’est une qualité rare !

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    1. Tu as entièrement raison, finalement le plus important et le plus précieux c’est d’avoir le choix. Je crois aussi que la maternité m’a totalement fait revoir mes priorités, mais effectivement même avant cela je préférais avoir du temps pour moi, pour nos projets à deux plutôt que de grandes ambition professionnelles. Finalement si ton mari et toi avez trouvé votre équilibre aujourd’hui c’est l’essentiel, vous avez su faire le bon choix au bon moment !

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