Voici donc mon dernier article sur les couches lavables (pour lire le début c’est par ici et par là), finalement j’aurais été bien bavarde sur le sujet 🙂 . Aujourd’hui je vais essayer de faire le bilan écologique et économique de notre expérience.
Bilan écologique
Je commence ici par le plus évident : il n’y a quasiment plus de déchets ! Avant nous jetions 1 sac poubelle par jour avec les 6 couches sales de la journée. La table à langer, et donc la poubelle qui va avec, étant dans la chambre de la Biscotte, impossible de laisser un sac avec des couches sales plus longtemps ! J’utilisais également du coton pour enlever le plus gros sur les fesses de la Biscotte. Désormais, j’utilise du papier toilette pour nettoyer, que je jette aux toilettes avec le papier de protection et les selles. Je te garantis que de cette façon, il n’y a plus AUCUNE odeur dans la salle de bain ou dans la chambre de la Biscotte. C’est d’ailleurs l’argument qui a convaincu Mister M..
En parallèle j’ai également cousu une trentaine de lingettes lavables en éponge, qui remplacent désormais à 100% les carrés de coton à la maison.
Il y a ensuite la fabrication des couches : Celle des couches jetables est réputée très gourmande en eau (on trouve assez facilement de nombreuses études sur le sujet sur internet). A l’inverse, les tissus utilisés pour fabriquer les couches lavables sont certifiés Oeko-tex. La consommation d’eau est également moindre. Les couches Mother Ease par exemple sont fabriquées dans une usine canadienne qui fonctionne uniquement avec de l’énergie renouvelable et elles sont acheminées vers l’Europe uniquement par bateau, le mode de transport le moins gourmand en énergie. Les couches P’tits Dessous et Hamac sont quant à elles de fabrication française.
Concernant la composition des couches : je ne vais pas m’étendre sur le sujet, les études récentes sont assez parlantes. Je ne suis pas persuadée que les risques soient réellement énormes (heureusement, sinon nous aurions tous des fesses dans un drôle d’état) mais c’est toujours ça de moins quand on passe aux lavables.
Il parait également que la plupart des bébés ont beaucoup moins d’érythèmes fessiers en lavables. Là je ne peux pas dire, la Biscotte a rarement les fesses rouges, mais ça arrive encore parfois en lavables.
Au quotidien j’ai également essayé d’estimer ma consommation d’eau : A l’usage j’ai constaté que je faisais en moyenne 1 machine et 1 cycle de sèche-linge de plus par semaine depuis que nous utilisons les couches lavables. En effet, je ne peux pas donner de chiffre précis puisque j’ai choisi de laver les couches avec le reste du linge de la famille, puisque tout est pré-rincé avant le passage en machine. (J’ai pris en compte cette consommation d’eau et d’électricité supplémentaire pour les rinçages et les chasses d’eau également dans mon bilan financier).
Côté lavage donc :
Je n’ai pas eu besoin de changer ma lessive habituelle. En effet j’utilise depuis plusieurs années déjà une lessive écologique du commerce, j’ai simplement vérifié qu’elle ne contenait pas d’azurants optiques (cela peut abimer le tissu imperméable des nacelles et des culottes de protection). Je n’utilisais et n’utilise toujours pas d’adoucissant, le sèche-linge bat suffisamment le linge pour qu’il soit tout doux. Peu de changement de ce côté-là donc !
Pour l’instant, nous lançons donc environ 4 machines à laver par semaines, j’en profite à chaque fois pour ajouter les couches sales des jours précédents. Je dois juste faire attention de ne pas laver mes lingettes lavables (que j’utilise essentiellement pour passer du liniment sur les fesses de la Biscotte) en même temps que les absorbants des couches. En effet, le gras du liniment pourrait encrasser les absorbants et les rendre imperméables, ce qui serait quand même légèrement contre-productif 😉.
Coté séchage, les culottes de protection et les nacelles ne vont pas au sèche-linge mais elles sèchent de toute façon ultra vite à l’air libre (en 30 min maxi, 15 min si j’étends dehors au soleil). Les absorbants en microfibre Hamac ou les Mother Ease de nuit passent au sèche-linge et sèchent eux aussi très vite (15 à 30min au sèche-linge).
Par contre, les absorbants que j’utilise la nuit, en coton ou en bambou sont plus long à sécher. Je dois les laisser un cycle complet au sèche-linge, avec notre linge.
Pour plus de souplesse, quand nous partons en week-end, j’ai toujours un paquet de couches jetables pour prendre le relais. Je ne voulais pas que le fonctionnement soit trop compliqué et honnêtement, trimballer mes couches sales en week-end ça ne me convenait pas. Par contre si on part en vacances dans la famille où en gite avec machine à laver, comme ce sera le cas cet été, je fonctionne en lavables avec quand même quelques jetables au cas où. Le côté pratique c’était aussi la condition pour que Mister M. accepte ce fonctionnement 😉
Pour conclure, je pense que le bilan écologique penche très clairement en faveur des couches lavables, mais ce n’est pas vraiment une surprise. Et ce qui se voit le plus, c’est surtout le nombre de sacs poubelles qui a bien diminué !
Bilan financier
Je vais maintenant faire un petit point budget, parce qu’en général, c’est le deuxième gros argument mis en avant pour inciter à passer aux lavables.
J’ai donc fait un joli tableau Excel avec d’un côté le cout en jetables et de l’autre le cout en lavables.
Ce tableau prend en compte les consommations pour 2 années (en gros, pour un bébé de 6 à 30 mois). Je t’avouerais que le calcul était plus simple à faire comme ça, même si je sais bien qu’à 30 mois ce n’est pas du tout sûr que la Biscotte ait acquis la continence ! Mais de toute façon, 6 mois de plus en lavables ne pourra que faire pencher le bilan du côté des lavables 😉
Quelques petites précisions sur les chiffres de ce tableau :
(*) Ce chiffre inclus la commande « test » + l’équipement complet décrit dans mon dernier article (Mother Ease et Hamac). Pour les couches Hamac, j’ai également inclus les couches en taille L que je n’ai pas encore commandées. Le chiffre est assez élevé, d’une part parce que les couches Hamac restent quand même assez chères, mais aussi parce que je n’ai pas revendu les couches dont je ne me sers pas. Si je me décide à le faire, je pense pouvoir récupérer dans les 100€ (3 inserts (coton bio, bambou, stay dry microfibre) Wizard Duo de Mother Ease, 1 culotte + 2 inserts P’tit Pea et 1 culotte So Easy de P’tit Dessous).
(**) J’ai considéré un prix moyen de 25 centimes par couche pour des jetables (bien évidemment cela dépend de la marque choisie : certaines marques seront moins chères, d’autres beaucoup plus chères, mais pour celles que j’utilise à la maison c’est assez réaliste). J’ai également considéré que même en passant aux lavables, la Biscotte porterait encore occasionnellement des jetables pendant environ 5 semaines par an (honnêtement je pense que j’ai vu large).
(***) Ici aussi je suis partie d’une hypothèse pessimiste : j’ai considéré que le voile de protection n’était pas réutilisable, mais suite au commentaire de Claire sur mon dernier article, il se trouve que le papier de protection peut facilement se rincer et être réutilisé au moins une fois s’il n’a vu qu’un petit pipi. Bon, je suis réaliste, pas sûr que je rince chaque fois le papier, mais je vais quand même économiser un peu de ce côté-là aussi je pense. De la même façon, je mets systématiquement un papier dans la couche, mais je pense que certaines mamans qui connaissent bien le rythme de leur bébé ne mettent un papier qu’aux moments où elles savent qu’il va y avoir une selle.
(****) Là c’est vraiment une dépense qui peut paraitre superflue, mais nous en sommes venus à cette solution car l’odeur dans la chambre de la Biscotte avec la poubelle à couches était vraiment désagréable. Donc en jetables, nous mettions les « couches caca » dans des petits sacs parfumés.
J’ai également réalisé le même calcul pour un 2ème enfant, en gardant 250€ de dépenses en couches neuves pour renouveler un peu le stock si certaines pièces commencent à s’user. Et là, le gain est vraiment conséquent pour deux années d’utilisation : 750€.
Le bilan financier penche donc lui aussi clairement du côté des couches lavables, même si j’aurais pu faire bien mieux en revendant mes couches, ou en choisissant une marque moins chère que Hamac. Mais les aspects pratique et qualitatif l’on nettement emporté : Je suis devenue une fan de cette marque (et non non mon billet n’est pas sponsorisé, je trouve vraiment que cette marque mérite un peu de pub).
Conclusion positif / négatif
Pour finir, voici un petit bilan des aspects positifs et négatifs du passage aux couches lavables :
Négatif :
– Moins souple d’utilisation, surtout quand on n’est pas à la maison. C’est toujours un peu compliqué de devoir stocker sa couche sale en balade et si l’on part pour plus de 3 jours, il faut être sûr d’avoir accès à un lave-linge. Donc dans ces cas-là, j’ai choisi de rester en jetables.
– L’investissement de départ : ben oui 1 paquet de couches par ci par là, ça passe dans le budget. Mais une facture de 300€ d’un coup oups ! Il faut donc bien prévoir les choses et se dire qu’on investit sur la durée.
– Le temps passé et l’organisation à mettre en place: même si pour moi je trouve ça tout à fait raisonnable, il faut être prêt à prendre 10 à 15min par jour pour assurer l’entretien des couches (lavage, pliage et reconstitution des couches).
Positif :
– Moins de déchets au quotidien, beaucoup moins d’odeurs désagréables dans la poubelle et ça vraiment, nous avons apprécié !
– Moins de produits chimiques sur les fesses de bébé, une fabrication plus écologique également. C’est un petit geste pour la planète mais c’est toujours ça de pris 🙂
– Un bilan financier avantageux, car même si on investit d’un coup dans un équipement complet, ensuite les économies se font sentir à la caisse du supermarché ! Et au final, sur 2 ans, le gain est déjà là avec un seul enfant et devient conséquent pour deux enfants ou plus !
– Plus besoin de se soucier d’une éventuelle rupture de stock de couches le Dimanche quand les magasins sont fermés, tout est à la maison ! Au pire, si tous les absorbants sont sales, le temps de lancer la machine à laver et le sèche-linge, une petite serviette éponge pliée peut faire l’affaire. Et pour ma part j’ai toujours quelques jetables en stock au cas où.
– Le dernier point positif est totalement futile mais quand même : les couches lavables c’est des tonnes de modèles, des tissus trop mignons et une envie de tout tester ! Je vous jure que c’est très dur de résister à la dernière série limitée trop mignonne, en liberty ou à petits pois !
Je crois que cette fois je vous ai tout dis, mais si je peux répondre à d’autres questions n’hésitez pas en commentaires, ce sera avec plaisir que je vous répondrai du mieux possible. Et pour conclure, vous vous doutez bien que pour moi les gagnantes du match ce sont les couches lavables 🙂
Je trouve ton (tes!) article(s) vraiment bien documenté(s) et argumenté(s). Bravo! Bon… Je ne me sens toujours pas prête mais cette fois-ci je vais opter pour des couches + écolo et surtout plus saines.
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Merci beaucoup !
Je te rassure je ne me sentais pas prete à attaquer des la naissance en lavables non plus 😊 Je sais qu’il existe des lavables écologique vraiment bien aussi 😉
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Ha oui, ton budget voile de protection est super conséquent du coup !
Alors moi je les rince pas ( je rince uniquement les couches ou il y a des selles) je les met dans un filet dans la machine 😉
Par contre, j’ai abandonné les lingette lavable pour les selles ( je suis repassé au jetable) et puis j’avais un peu de mal à faire partir le Liniment et puis elles sont devenus toutes rêches à force. Maintenant ma fille se debarbouille avec 😁
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C’est vrai qu’il faudrait que je trouve un filet pour le linge, ce serait beaucoup plus simple 😉
Après le budget c’est sur 2 ans donc finalement ça va 😊
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Super ces articles ! C’est vrai que tu as un gros budget couches mais il parait que les « hamacs » sont top. Pour ma fille née en 2010, j’avais pris des te2 pour le début puis des te1 et de mémoire, le budget était moindre. Par contre, je lavais les voiles quand il n’y avait que du pipi. J’ai prêté mes couches à ma sœur pour son 2e fils. Pour ma 2e fille, je ne les ai pas utilisé (flemme + tendance aux érythèmes). Je les ai ressorti pour ma 3e fille, pas à 100% car je dois maintenant gérer beaucoup de linge.
C’est chouette que tu ais trouvé une couche pour la nuit. Ici j’ai toujours eu des fuites et les couches étaient très volumineuses.
J’ai la chance d’avoir une crèche qui utilise les couches lavables.
Comme tu le dis, l’économie commence quand tu utilises les couches lavables pour un 2e enfant. Ça devient vraiment rentable.
En tout cas, tubes super organisée.
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Merci 🙂
C’est vrai que mon budget est conséquent, mais après je suis bien consciente que j’ai vu large pour avoir un roulement sur 3 ou 4 jours et être tranquille avec la crèche.
C’est vrai qu’avec 3 enfants le nombre de machines à laver doit être astronomique ! 😀
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Un grand merci pour cette série d’articles !
Nous avons fait 2 tentatives récemment avec des couches « vintage » (une couche en coton avec un lange dedans + une culotte imperméable) et bien notre Petite Loutre n’a pas (du tout, du tout) apprécié la sensation mouillée après avoir fait pipi ! 😉 Du coup, on a réfléchi, on s’est repenché sur les différents modèles, on a regardé comment ça avait évolué… Donc, je suis chargée de coudre une couche en éponge pour faire une nouvelle tentative. Si jamais c’est encore un flop, je pense tester les Hamac qui ont l’air top et que l’on trouve au magasin bio à Big city ! Je n’ai pas envie de tâtonner pendant des semaines et de dépenser du tissu « pour rien » !
Par contre, la crèche où elle va aller à la rentrée ne veut pas utiliser les couches lavables, donc là bas se sera couches jetables…
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Tu feras un article sur les couches que tu vas coudre ? J’adorerais savoir faire ça moi même mais je crois que je n’ai pas encore le niveau de couture qu’il faut !
Les couches classiques (culotte +couche+insert) je trouve ça top pour la nuit mais c’est vrai que le jour c’est vraiment gros.
Pour la matière, la microfibre me convient bien : c’est fin, bien absorbant et ça sèche très vite.
Pour les Hamac, ce que j’apprécie c’est aussi l’effet « fesses au sec » avec un coté de l’absorbant en polyamide tout doux pour les fesses.
Je me rends compte que pour la crèche j’ai de la chance ! Je pense que comme c’est une petite structure (maxi 20 enfants) ils sont plus souples 🙂
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